TRADUCTION

lundi 14 janvier 2013

MESSAGE DE PAIX AUX CARMÉLITES MISSIONNAIRES THERESIENNES


Soeur Beata Kayitesi,
Provinciale Cmt
La paix est perturbée voici près d’une année dans l’Est de la République Démocratique du Congo. C’est dans cette région que les carmélites missionnaires thérésiennes  travaillent plus de cinquante années déjà. Elles y comptent un bon nombre des missionnaires et des jeunes en formation.
L’actuelle provinciale, la sœur Beata Kayitesi, n’est pas restée insensible face à cette situation des guerres à répétition. Dans une lettre circulaire adressée à toutes les communautés de la  province  “Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus”    d’AFRIQUE (République Démocratique du Congo, Rwanda, Kenya, Sénégal, Mali et Cameroun), du MADAGASCAR et de la FRANCE, elle invite ses consœurs à s’impliquer par la prière et dans la vie quotidienne,  en étant témoins et messagères de la paix, en vivant les vertus indiquées par le bienheureux François Palau, pour un retour effectif de la paix dans cette partie de la RD Congo,  et partout où sévit les guerres dans le monde

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Nous avons besoin de la paix !

Aujourd'hui nous avons besoin de la paix. A travers cette situation tragique de guerre, de violences politiques, les évènements tragiques et traumatisants … que traversent le monde et plus particulièrement nos pays des Grands Lacs, l’Emmanuel, Dieu avec nous, le Prince de la paix nous apporte la paix et cette paix est l’assurance de la présence de Dieu pour toujours à nos côtés, dans nos familles, dans nos communautés, dans le monde et dans nos cœurs. Il nous invite aussi, comme consacrées, à être des messagères et témoins de la paix en promouvant un royaume de justice, de droiture, d`amour et ainsi établir un royaume où Dieu prend plaisir.  Ce royaume que les anges annoncent à travers leur chant : « Paix sur la terre aux hommes qu`il aime » Lc, 2, 14
Nous sommes toutes informées de ce qui se passe dans la zone de Goma où nous avons 28 sœurs, 17 postulantes et plusieurs familles de nos sœurs, qui vivent dans la peur et l`angoisse à cause de ces troubles politiques. Face à de telles situations, les mots nous manquent car ce ne sont que des idéologies politiques qui dépassent notre entendement et nos capacités. Ce qu`il nous faut c`est seulement PRIER avec FOI et DEMEURER DANS L`AMOUR car la violence ne mène à  rien. Nous sommes appelées d`aller à contre courant en adoptant des attitudes de charité, de justice et de non violence qui défient le monde et nos sociétés assoiffées du pouvoir et de l`avoir.

Cultiver les vertus indiquées par Palau

Comme CMT, que peut être notre contribution pour que la paix revienne dans nos pays et autour de nous ? Le Père Palau nous indique la voie de la paix, CULTIVER LES VERTUS qu'il nous indique dans sa lettre 7 : obéissance, amour entre vous, pauvreté, sollicitude, prudence, humilité, discrétion, fidélité… « Si vous observez ces vertu, nous dit-il, vous vivrez en paix et formerez une maison où Dieu demeurera et trouvera ses délices… ». Il nous exhorte aussi à la prière qui nous procure la vraie paix. « Si l`on te maudit prie, médite et bénis … Pour qui vit en paix avec son Dieu, combien méprisables sont le monde et toutes ses histoires… Le serviteur de Dieu dort tranquille, ne s`émeut pas, ne s`inquiète pas, ne se trouble pas, tandis que la mer frémit autour de lui, il continue sa tache et ses occupations en paix » (Lettre 40). « Prie et médite »  telle est la ligne de conduite que le Père nous conseille au milieu du monde.
Nous avons besoin de la paix ! Prions pour la paix en dédiant une heure d`adoration pour cette intention. Je propose que nous fassions cette prière le même jour, tous les vendredi soir pour que toutes d`un seul cœur et d`une seule âme nous nous unissions autour de Jésus Eucharistie pour la même cause, celle de prier pour la paix dans la République Démocratique du Congo et ailleurs dans le monde où cette paix est bafouée et aussi pour la paix dans notre PROVINCE et dans nos familles respectives. Rappelons nous que pour nous CMT, « l`eucharistie est centre et sommet de l`union et de la vie commune fraternelle » Cfr. Const. 37)

Etre dans nos communautés des instruments de paix

Dans nos communautés, soyons aussi des instruments de paix et de communion, en nous aimant les unes des autres et en cultivant la confiance mutuelle non seulement en paroles mais en posant des gestes concrets de charité. C`est aussi une manière très importante de contribuer à la construction de la paix dans notre monde. « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra que vous êtes mes disciples » Jean 13,25






samedi 12 janvier 2013

UNE OEUVRE PALAUTIENNE A ANTANANARIVO


Tout le monde le sait : la grande Ile connait des difficultés d’ordre politique ces temps les derniers. Cette crise  a des répercussions sur tous les secteurs de la vie sociale. Entre autres conséquences, on peut épingler la baisse importante de la scolarisation des enfants. Selon une étude menée par le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, plus d’un quart des enfants à l’âge de fréquenter l’école primaire ne sont pas scolarisés. Les chiffres sont effrayants : plus d’un million d’enfants sont exclus du système scolaire suite à la pauvreté de leur famille. Pour remédier tant soit peu à cette difficulté de scolarisation, les carmélites missionnaires thérésiennes, fidèles à leur charisme, ont eu l’idée de créer une école. La sœur Clarisse nous partage la cérémonie de l’ouverture de l’année scolaire.

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Une semaine seulement après avoir fêté Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus,  le lundi 8 Octobre 2012, c’est la date fixée pour la rentrée  de cette année scolaire 2012-2013.  A 8 heures, le programme a prévu la bénédiction des bâtiments de l’école, suivie de la bénédiction des enfants. Le Père carme déchaux Vincent préside la cérémonie, assisté par son confrère le Père Victor.
Dans la petite assemblée venue rehausser de leur présence cette cérémonie, on peut retrouver les parents des enfants, quelques voisins des alentours de l’école ainsi que les amis et connaissances de la communauté.  
Cette année, le nombre des enfants s’élève à 65. On bon chiffre pour un début. Et pour les encadrer, les sœurs carmélites Clarisse, Mamisa, Stella et Angèle sont présentes et s’activent pour que cette cérémonie se déroule en bonne et due forme.
















La série des bénédictions est suive de quelques prises de paroles. C’est ici que l’on va découvrir le nom de l’école nouvellement créée : Ecole Catholique privée « Bienheureux François PALAU ». Une école officialisée et reconnue  par le Diocèse d’Antananarivo.
Si nous nous engageons dans ce secteur, c’est en conformité avec les  consignes de notre Père Fondateur, François Palau, qui a été toujours sensible aux besoins les plus urgents de l’Eglise. Pour nous aujourd’hui à Madagascar, la scolarisation des enfants est plus qu’urgente.  Comme carmélites missionnaires thérésiennes, nous savons aussi que l’éducation de l’homme fait partie intégrante de la mission évangélisatrice de l’Eglise.
















En créant cette école, nous nous proposons de cultiver dans les enfants une double valeur : naturelle et surnaturelle. Et comme modèle, nous leur proposerons en premier lieu le Christ qui est la source et le modèle parfait. Nous leur proposerons aussi l’imitation du Bienheureux patron de l’Ecole : François Palau. 
















Avec la création de cette école, notre charisme en tant que carmélites missionnaires thérésiennes s’incarne encore plus dans la grande Ile. Une parole sûre de notre Père Fondateur nous encourage dans notre engagement: « Etant donné que les écoles d’enfants, du fait des circonstances actuelles, sont un élément primordial de restauration, on veillera à en fonder par préférence à tout autre acte de charité » (Constitution 1872, VI 3).
Pour que cette œuvre d’apostolat que la congrégation assume au service de l’Eglise aille de l’avant, nous avons plus que jamais besoin de vos humbles prières car l’avenir de ce pays en dépend. 
« Faisons le bien à tous sans regarder à qui nous le faisons »  (Teresa Mira)









« Les écoles d’enfants sont un élément primordial de restauration » (F.Palau)








« Le manque des maîtres spirituels et d’écoles produit dans l’avenir un autre mal grave »(F.Palau)




vendredi 11 janvier 2013

FÊTER LA NOEL ET LE NOUVEL AN DANS LE CAMP DES DÉPLACÉS




Où va-t-on passer la fête de Noël ? Où va-t-on passer le réveillon de la nouvelle année ? Ce sont là les deux questions que se sont posées nombre d’habitants de la Planète Terre, à l’approche des fêtes de Noël et de fin d’année. Ces deux fêtes passées, mais pas les inquiétudes. La sœur Delphine jette un regard en arrière. Elle se questionne et nous fait par de ce qu’elle a vécu quelque part … dans le camp des déplacés à Goma.




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La Noël est passée … la fête de la Saint Sylvestre aussi.  Comment a t- on passé ces deux fêtes ?  Les uns  ont passé ces réveillons à l’église, en veillant et en priant pour rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits. Les autres les ont passées en s’ennuyant à la maison, dans la « méditation », car ils sont frappés par la fameuse « crise financière ». La plainte est connue : On ne vend pas parce que l’on n’achète pas. On achète pas parce qu’on n’a pas d’argent. La boucle est bouclée. D’autres enfin, ont choisi de passer ces fêtes de Noël et de fin d’année dans des boites de nuit, mangeant, buvant, dansant, bref  s’amusant pour oublier pour un temps tous les soucis de la vie. Je ne porte pas de jugement sur les choix des uns et des autres mais je me questionne.

« Plus de 800.000 déplacés…
                                              entre l’espoir et l’incertitude »

Mais combien parmi  nos compatriotes congolais ont pensé, un seul instant, que plus de  800.000 âmes à l’Est de la RDC  ont passé les fêtes de Noël et de fin d’année 2012 dans les camps des déplacés ? Quand j’ai réfléchi à cette question, ma salive est devenue amère dans ma bouche. Je n’avais pas le temps d’aller voir comment on a embellit la Ville de Goma avec les guirlandes et autres arbres de sapins pour cacher les stigmates de la récente guerre. Les feux d’artifices et jeux de lumière ne m’intéressaient guère. J’ai voulu voir la situation de mes frères et sœurs les déplacés de la énième guerre de Goma en face, sans fausse honte et sans détours. C’est là que j’ai découvert le visage misérabiliste qu’engendrent les conflits armés.















Nos frères et sœurs vivent dans la situation de «  NI PAIX, NI GUERRE » : la pire de situation qui puisse exister pour une personne humaine. Ici, on ne sait pas sur quel pied danser. Ici, on vit entre L’ESPOIR et L’INCERTITUDE. On vit sans aucune assistance. On vivote : On construit soi-même son abri avec les matériaux de fortune qu’on a sous la main. On fait ce qu’on peut et comme on peut. Le confort est loin d’être un objectif du constructeur. Trouver un endroit pour s’abriter contre les intempéries, c’est le seul souci. Je vous épargne de leur souci d’eau et de la nourriture. Un abri provisoire en attendant la prochaine fuite.















Fuite-arrêt-fuite. C’est le cycle des déplacés. Ici, on vit dans le qui-vive. Ici, on est « simple comme la colombe et prudent comme un serpent ». Comment dans cette perspective entendre le cri de Noël du prophète Isaïe : « Un enfant nous est né, un fils nous est donné, l’insigne du pouvoir est sur son épaule. On proclame son nom : ‘Merveilleux-Conseiller ; Dieu-Fort ; Père-à-jamais ; Prince de la PAIX’ ».

Un enfant nous est né…
























J’ai vu la misère des enfants dans les camps de déplacés : marasme et kwashiorkor battent  leur plein. Un Enfant nous est né. Quel enfant ? Enfant déshydraté, diarrhéique, affamé, fatigué et sans force pour chasser même une seule mouche qui suce sa plaie en la rendant plus profonde encore.  Ces enfants-là, je les ai vus. Dans mon impuissance, j’ai tenté de leur redonner un sourire de Noël. Je leur ai donné une paix sans pain … Est-ce là l’image de l’Enfant qui nous est né, de ce Fils qui nous est donné ?

C’est le Prince de la PAIX ...

Quelle Paix ? Cela fait une quinzaine d’années que l’on recherche cette paix sans jamais la trouver. Chaque trois ans, on doit courir : 2003, 2006, 2009, 2012 … la population ne fait que courir dans tous les sens. A quand la fin de ce marathon sans fin? Les rebelles  prennent les armes, les civils sont obligés de courir,  même s’ils ne savent pas vraiment pour quoi ils doivent courir. Au bout du compte, on donne à ceux qui ont pris des armes des cadeaux, des ministères dans le gouvernement et des grades. Et par-dessus tout : oubli leurs crimes contre l’humanité… tout cela, au nom de la Paix. Mais quelle Paix ?  On avait la ferme espérance que ceux qui étaient partis en pourparlers à Kampala, allaient s’enfermer là-bas, travailler sérieusement, discuter, dialoguer, éviter tout sommeil à leurs yeux et tout répit à leurs paupières avant d’avoir trouver la solution au problème des accords entre la rébellion et le gouvernement, voilà qu’ils ont rouvert la porte et chacun est rentré chez lui pour « fêter » d’abord et ensuite seulement, ils reprendront avec les discussions après avoir bien mangé, dansé et bu. Quelle paix attendre de toutes ces rencontres ? Mon scepticisme augmente au jour le jour.

Limites et faiblesses du mandat des forces des Nations Unies en RD Congo


Les forces des Nations Unies sensées maintenir la PAIX à Goma, ont montré leurs limites et leurs faiblesses avec leur mandat qui ne leur permettent pas d’intervenir pour imposer la PAIX. Elles sont réduites à une force d’observation SEULEMENT. On observe, on compte le nombre des morts, des blessés et des violés. On établit une très longue liste macabre et on fait le rapport à qui de droit. Ce que ces forces trouvent mieux à faire, c’est de prendre les jumelles et de regarder de loin la misère qui se passe dans les camps de déplacés sans intervenir. Ainsi s’accompli le proverbe africain qui dit : « La souffrance de l’autre se trouve au-delà de la rivière »















Pour me défouler, je finis cette réflexion par un chant  de Noël composé par Berthet N. Ce chant m’interpelle car  il contient des questionnements mais aussi  des réponses qui nous invitent à exorciser l’indifférence face à la misère de l’autre. En fait, dans son hymne, l’auteur compositeur brûle d’envie de savoir l’endroit, le jour et pourquoi le Christ est né ? Ma réponse, je l’ai trouvée dans les camps des déplacés où la population attend que nous ouvrions nos cœurs et nos mains pour leur venir en aide !
Qui peut me dire l’endroit où le Christ est né ?
Vois, Jésus prend naissance où l’homme commence d’ouvrir son cœur et ses mains
pour changer la vie de ses frères, oui, là, Jésus prends naissance.
Qui peut me dire le jour où Jésus le Christ  est né ?
Vois, Jésus prend naissance quand l’homme commence d’ouvrir son cœur  et ses mains
pour changer la vie de ses frères ; alors, Jésus prend naissance.
Qui peut me dire pourquoi Jésus le Seigneur est né ?
Vois, Jésus prend naissance pour toi qui commences d’ouvrir ton cœur et tes mains
pour changer la vie de tes frères ; pour toi, Jésus prend naissance.