TRADUCTION

jeudi 23 avril 2015

3. Défis de la Vie consacrée en Afrique et Facteurs qui la favorisent

La vie communautaire :

          un grand défi pour les personnes consacrées



a) Les défis de la Vie Consacrée en Afrique

La Vie Consacrée en Afrique fait face à des nombreux défis. Nous ne citerons que quelques-uns en guise d'illustration

                    L'attachement excessif à la famille

Comme nous le rappelle le P. Richard, un attachement excessif à la famille et à son soutien matériel peut conduire une personne à perdre une partie de sa liberté dans ses décisions. Cela a des implications sur l'appel à vivre la pauvreté évangélique pour la Mission de Dieu.


                    La vie en communauté

La vie en communauté est un grand défi pour les religieux.

Bien que la vie fraternelle en communauté soit le signe de communion par excellence car, bien vécue elle fait resplendir la beauté de la communion trinitaire, il arrive que nous ternissions son visage par nos conflits. Comme l'affirme le Père Richard «Lorsque les communautés religieuses étaient composées en majorité d'étrangers, nous n'étions pas toujours conscients des divisions et des luttes internes. Par contre, dans la configuration actuelle des communautés, il y a parfois la tentation, dans certains cas, que des membres prennent le parti de personnes de leur pays ou de leur tribu ou clan, sans se demander si c'est en faveur du bien commun ou non. Dans ces cas, ce n'est plus l'obéissance à la Parole de Dieu et la vie comme famille de Jésus qui prime, mais plutôt l'origine physique de la personne.».

                    Autorité et pouvoir

On observe chez certains consacrés une perte du sens de l'autorité comme service. Il arrive que des personnes investies d'autorité dans les Instituts cèdent à la tentation d'en jouir comme d'un pouvoir qui garantit privilèges, honneurs et avantages. Il y a tendance à conduire les communautés à la manière que le font les puissants avec leur subalternes vidant ainsi l'autorité religieuse  de son vrai sens de diaconie.




                    Individualisme et consumérisme
La soif de développement personnel peut, et parfois arrive, à mener une personne à agir
Seule, selon ses ambitions et désirs personnels. On peut facilement se laisser influencer par ce qui est à la mode et tomber dans une attitude de consommateur. L'épanouissement personnel devient plus important que le but commun à atteindre dans notre participation à la mission de Dieu. Dans ce cas, la personne n'est plus consacrée à Dieu, mais à elle-même. Cela affecte la qualité du témoignage
                    Prendre la Culture comme “Bouc émissaire” pour justifier l'échec de vivre selon les Conseils Evangéliques
Parfois la culture peut être utilisée comme bouc émissaire ou excuse pour ne pas vivre
Pleinement l'appel radical de l'Evangile et l'engagement au célibat consacré, à la pauvreté et à l'obéissance. Par exemple, en disant que les Africains aiment la vie, on affirme que le célibat est contre la culture africaine, et que la promiscuité sexuelle est permise. Et pourtant, c'est opposé à la culture parce que, en fait, la culture ne soutient pas cela. C'est la promiscuité sexuelle qui devrait être reconnue comme étrangère et non le célibat consacré. Un sens profond de la valeur évangélique de l'oblation totale de la consécration et du don de soi est nécessaire pour ne pas suivre deux chemins en même temps, ce qui conduit à une double vie. L'exemple de la Bienheureuse Anuarite du RD Congo montre qu'il y a un prix à payer pour la fidélité à un engagement.
                    Collaboration entre religieux et responsables diocésains

Les textes du magistère recommandent instamment de vivre en pleine communion avec l'Ordinaire du lieu, en particulier dans le domaine de l'évangélisation, de la catéchèse et de la vie des paroisses, il arrive que cette collaboration soit compromise par des malentendus entre les parties. Il est important de connaître ces textes pour savoir se situer en cas de conflit;
b) Facteurs qui la favorisent
 La culture et les  traditions  africaines sont porteuses de  beaucoup de valeurs qui ont constitué des pierres d'attentes pour l'accueil de l'Evangile et de la vie consacrée. Parmi ces valeurs qui sont nombreuses nous en soulignerons seulement quelques-unes qui rejoignent les valeurs de la vie consacrée
   -       La foi en l'Existence de Dieu Créateur  et son Omniprésence dans la vie
En Afrique, la croyance en Dieu est évidente. Dieu est placé au centre de l'existence et la référence à Lui est constante. N'est-ce pas cela que la vie consacrée se propose comme idéal? Mettre Dieu comme fondement de notre vie.

                    Le rôle de la famille universellement considérée comme fondamentale. Ouvert au sens de la famille, de l'amour et du respect de la vie, l'africain aime les enfants qui sont accueillis comme un don de Dieu.

                    Le respect de la Vie et de la Dignité  de chaque Personne

«Il y a une conscience commune que la vie vient de Dieu et que nous la recevons dans le but de la transmette avec respect à la prochaine génération.» Cette vie humaine est sacrée, et comme telle elle  doit être protégée. La dignité de chaque personne est    respectée car chacun a sa propre et indéniable individualité. Sa destinée propre.

                    La Vie Communautaire

Dans la famille africaine, la vie communautaire a une grande importance.
«Le fait de vivre et de manger ensemble, de jouer ou de souffrir ensemble, affermit les liens dans la communauté. L'individu est toujours identifié comme membre d'une famille ou d'un clan et non pas seulement reconnu pour lui-même ou pour ses réalisations. Ceci est une valeur fondamentalement chrétienne qui fait référence à la source de la vie dans le Dieu Trinitaire. Dieu est une communauté ouverte et source de vie. Chaque personne existe en relation à l'autre, mais elle est aussi distincte, et a un rôle défini dans l'histoire du salut. Le fait que des personnes de différentes cultures écoutent le même appel et choisissent de s'entraider à répondre à cet appel en vivant en communauté est une force».

                    Un sens aigu de la  solidarité


Les sociétés africaines sont généralement marquées par un sens profond de solidarité qui offre un terrain fertile à la vie consacrée car elle est une force d'amour et d'affection entre les membres de la même famille,

Conclusion

Comme nous l'avons souligné, la vie consacrée  en Afrique est une réalité vivante et dynamique qui constitue une espérance pour toute l'Eglise. Elle a une vie autonome et chemine  à petit pas mais sûrement sous les hospices de l'Eglise Mère qui la soutient et l'encourage. Elle s'organise et tend vers une autonomie qui la rendra vraiment adulte.

Certes, la vie consacrée en Afrique a beaucoup de défis à relever pour devenir ce qu'elle est appelée à être vraiment. Mais ces défis sont plutôt à considérer comme une grâce qui la stimule et l'aide à avancer au large.


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