TRADUCTION

lundi 12 octobre 2015

Témoin d’une réponse déterminée à la mission de l’Eglise : Thérèse d’Avila

On le sait. Le mois d’octobre, c’est le mois du rosaire, c’est aussi le mois de la mission. Dans la grande famille du Carmel, ce mois d’Octobre c’est aussi le mois Thérésien. Et pour cause : Octobre commence par la fête de Thérèse de Lisieux. Il y a plus : Au milieu de ce mois, se situe la fête sainte Thérèse d’Avila. Cette année, la famille carmélitaine clôturera le jubilé du cinquième centenaire de sa naissance. Si Thérèse de Lisieux a été proclamée patronne des missions, Thérèse d’Avila, quant à elle, est une femme missionnaire, la ‘Dame errante de Dieu’. Pour mettre en exergue l’événement, la sœur Elisabeth Bipendu, carmélite missionnaire thérésienne qui dirige la rédaction de la revue « Prions Ensemble » nous partage l’apostolat qu’elle exerce auprès de l’équipe des « veilleurs missionnaires » dans le diocèse de Lyon (France). Pour elle, la mission n'est pas seulement partir, traverser les fleuves et les mers pour annoncer la bonne nouvelle. La mission,  c'est aussi soutenir les diocèses du monde par l'apostolat de la prière qui est essentielle pour l'Eglise et le monde. Nous laissons à nos visiteurs le temps de savourer le contenu du numéro 185 de la revue « Prions Ensemble », avec un titre évocateur : « Témoin d’une réponse déterminée à la mission de l’Eglise : Thérèse d’Avila »
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Etre en parfaite harmonie de pensées et d’opinions…

Sœur Elisabeth Bipendu,
cmt/Lyon
Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ : ayez tous un même langage ; qu’il n’y ait pas de divisions entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions. Il m’a été rapporté à votre sujet, mes frères, par les gens de chez Chloé, qu’il y a entre vous des rivalités. Je m’explique. Chacun de vous prend parti en disant: « Moi, j’appartiens à Paul », ou bien : « Moi, j’appartiens à Apollos », ou bien : « Moi, j’appartiens à Pierre », ou bien : « Moi, j’appartiens au Christ ». Le Christ est-il donc divisé ? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? Je remercie Dieu de n’avoir baptisé aucun de vous, sauf Crispus et Gaïus : ainsi on ne pourra pas dire que vous avez été baptisés en mon nom. En fait, j’ai aussi baptisé Stéphanas et les gens de sa maison ; et je ne sais plus si j’ai baptisé quelqu’un d’autre. Le Christ, en effet, ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Évangile, et cela sans avoir recours au langage de la sagesse humaine, ce qui rendrait vaine la croix du Christ. (1Cor 1,10 - 17)

Tout disciple du Christ ne peut que devenir missionnaire. Cette mission consiste à sortir pour annoncer la foi reçue ; aller aux périphéries de nos sociétés, marcher à la suite du Christ pour annoncer l’Évangile qui est source de joie. Ces périphéries qui ont besoin de l’annonce de l’Évangile ne sont pas seulement des milieux géographiquement lointains, ce sont aussi des milieux proches de nous voire, nous-mêmes qui devons être plus profondément évangélisés quand nous tombons dans les pièges que saint Paul dénonce dans le passage de la lettre aux corinthiens1,10-17 nous exhortant à l’unité, l’harmonie, l’entente… puisque nous avons tous reçu le même baptême et appartenons tous au même Christ mort et ressuscité qui nous envoie annoncer l’Évangile.
Chers sœurs et frères, comme la communauté de Corinthe, notre monde fait l’expérience de la division. il nous appartient aujourd’hui, de traduire en actions, l’exhortation de Paul aux corinthiens : « …Ayez tous un même langage, qu’il n’y ait pas de divisions entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et d’opinions ». La mission de témoigner par nos paroles, actes et attitudes de l’unité n’est possible que si nous nous reconnaissons tous et toutes appartenir au même Jésus-Christ mort et ressuscité pour notre salut, et que par notre engagement nous l’annoncions au monde en suivant les pas de nos prédécesseurs comme, par exemple, Thérèse d’Ávila, qui par le témoignage de sa vie, a donné une réponse aux problèmes de l’Église de son temps.                                                                       

REPONDRE A LA MISSION DE L’ÉGLISE ET AUX BESOINS DE L’HUMANITE

THERESE D’ÁVILA:  MODELE D’UNE REPONSE DETERMINEE
Par Sœur Elisabeth, cmt/Lyon

Teresa de Ahumada et Cepeda est née le 28 mars 1515 à Ávila (Espagne). Dès son enfance, ses parents lui transmettent l’idéal pieux et l’exemple édifiant de la vie des saints et martyrs. Thérèse souhaita vivre le martyre en allant avec son frère Rodrigo dans les pays des infidèles, convaincue qu’ainsi elle pourrait voir Dieu. Ne pouvant pas réaliser ce désir, elle décida alors de se faire ermite. Elle  écrira : « j’essayais la solitude pour prier mes dévotions qui étaient nombreuses et particulièrement le rosaire ». A l’âge de douze ans Thérèse perd sa mère. Elle demande alors à la Vierge Marie de lui servir de mère. A l’adolescence, Thérèse succomba aux passe-temps des agréables compagnies, elle prit goût pour les parures avec le désir de plaire. Son père décida de l’envoyer au couvent de Santa Maria de Gracia à Ávila. Thérèse supporta difficilement son manque de liberté.
Prenant son courage à deux mains et contre toute attente de son père, Thérèse annonça à celui-ci, son souhait d’entrer dans les ordres. Son père s’opposa et lui répondit qu’elle ne serait jamais acceptée de son vivant. A 21 ans aidée par un de ses frères, Thérèse s’échappa du domicile familial pour entrer au Carmel de l’Incarnation d’Ávila. Le 02 novembre 1536, elle prit l’habit religieux dans ce monastère. Etant donné que dans ce monastère, les sorties et visites étaient permises ; Thérèse reçut des visites régulièrement. Néanmoins, elle expérimenta une sécheresse spirituelle et tomba malade. Son esprit s’alanguit, au point qu’elle abandonna la prière et ne pratiquait plus l’oraison. Cette crise spirituelle dura un certain temps A 40 ans, une image du Christ flagellé et sanglant vue dans un oratoire, provoqua une profonde émotion en elle, comme elle l’exprime: « c’était une représentation si vive de ce que Notre-Seigneur endura pour nous, qu’en voyant le divin Maître dans cet état, je me sentis profondément bouleversée. Au souvenir de l’ingratitude dont j’avais payé tant d’amour, je fus saisie d’une grande douleur qu’il me semblait sentir mon cœur se fendre. » A partir de cette expérience, elle décida de s’éloigner du monde avec ses tentations multiples pour se consacrer à l’oraison et à la prière dans lesquelles elle expérimenta des grâces spirituelles comme la vision de Jésus ressuscité. Thérèse fit vœu de toujours aspirer à la plus grande perfection.
Vivant à une époque où les hommes assoiffés de pouvoir, livraient d’innombrables guerres et exploitaient les innocents et où l’Église était déchirée par le Schisme du protestantisme, Thérèse fut touchée par les tristes nouvelles qui lui parvenaient de l’extérieur. Lucide et très critique aussi vis-à-vis des pratiques religieuses de son Ordre, attentive à toute la souffrance de l’humanité et de l’Église de son époque ; elle se sentit interpelée à faire de son mieux pour l’alléger la souffrance humaine ainsi que celle de l’Eglise. Ainsi dira-t-elle : « Le monde est en feu et ce n’est pas le temps de traiter avec Dieu de choses de peu d’importance ». Thérèse commença par réformer le Carmel. Son confesseur approuva son état d’esprit et l’encouragea à mettre en œuvre son projet. Pour répondre aux besoins de l’Église du temps, elle voulut des monastères avec un nombre réduit de religieuses et observant strictement la règle de l’ordre qui inclut l’obligation de la pauvreté, de la solitude et du silence. C’est ainsi qu’en 1562 fonde le couvent de Carmélites Déchaussées, couvent qu’elle mit sous la protection de saint Joseph. De 1567, Thérèse œuvra à l’implantation de ce couvent à travers l’Espagne.
L’Eglise inscrit parmi les plus grands saints de son histoire, Thérèse d’Ávila remarquable par sa vie intérieure, son courage et l’œuvre extraordinaire qu’elle a accomplie. Thérèse mourut épuisée par la maladie, le 4 octobre 1582 au Carmel d’Alba de Tormes, à 67 ans. Elle fut béatifiée en 1614, canonisée en 1622 et proclamée première femme Docteur de l’Eglise en 1970.

Par la célébration du cinquième Centenaire de sa naissance cette année, nous sommes invités à nous rendre compte de tout ce que nous pouvons faire pour changer notre monde, commençant par changer nous-mêmes en menant une vie conforme à l’Évangile de Jésus.

PASTORALE MISSIONNAIRE : « PETITS SERVICES ET GRAND DON »,

AUTRE MANIERE DE REPONDRE AUX BESOINS DES HOMMES ET DES FEMMES DE SON TEMPS. PASTORALE MISSIONNAIRE DE SŒUR OLGA.

Sœur Danielle BILLOTTET de la congrégation des sœurs missionnaires de Notre-Dame des Apôtres nous partage l’expérience missionnaire de sa consœur Olga Mongellaz à Tengrela une ville de la Côte d’Ivoire.
 « COCOCO »…Sans cesse, on frappe à la porte de la maison des sœurs. C’est un mouvement continu. C’est le poste de secours des pauvres ! Sœur Olga et sœur Maria Angela n’ont plus une minute. Il faut non seulement écouter mais trouver des solutions à tous les problèmes déposés dans leurs mains. A son arrivée à Tengrela en 1987, Sœur Olga crée l’école de la mission. Une classe d’abord avec quelques élèves. Difficile d’avoir des enfants sénoufo et surtout des filles... Mais ses efforts sont récompensés. D’autres classes ouvrent et les premiers certificats d’étude couronnent ses efforts. Bien gérée, l’école s’autofinance. Alors Sœur Olga, après quelques années, en bonne missionnaire, en cède la responsabilité à un de ses enseignants. Dans ce temps libéré, l’alphabétisation prend la suite, ainsi que l’animation des groupes d’enfants. Dans un quartier tranquille de Tengrela, elle construit une grande salle et trois classes. Avec les jeunes, les femmes, les enfants, elle y fait des merveilles ! Et même une étude du soir. Mais !!! Le proviseur du lycée de la ville, un musulman, voit l’intérêt de ces salles, et vient les demander pour commencer un petit collège. Comment refuser un mieux-être des pauvres ? Et l’étude du soir ? Eh bien, elle la cède aux maîtres de la mission.


Avec la guerre et ses suites, les salaires ne sont pas gros ou pas toujours versés. Avec une petite obole des parents, les maîtres de la mission pourraient mieux survivre.
Alors maintenant, les journées de Sœur Olga sont disponibles pour l’accueil :
-         les grands-mères défilent pour avoir du lait pour les enfants orphelins.
-         les mamans malades et celles qui n’ont pas de lait.
-         les jeunes lycéens en panne de fournitures scolaires, de vêtements ou de nourriture.
-         les malades désemparés. Seuls, ils sont souvent refoulés à l’hôpital. Accompagnés de la Sœur, c’est une certitude de paiement !
Mais il y a un autre domaine où Sœur Olga s’active : la bibliothèque. Quel trésor pour les jeunes qui ne peuvent acheter leurs livres scolaires. Livres toujours en bon état car Sœur Olga a une autre corde à son arc, elle a appris la reliure. Même les écoles de la ville lui apportent les livres à réparer.
Et voilà que cette célébrité lui vaut une demande des enseignants du collège, pour que leurs élèves aient accès à la bibliothèque des Sœurs. Se pose alors un problème de place pour accueillir tout le monde… Qu’à cela ne tienne ! On ouvre une salle plus grande, (quand on est généreux, Dieu donne), une jeune femme est embauchée pour gérer l’affaire et Sœur Olga en profite pour faire un petit coin de livres religieux : bandes dessinées et vie des saints dont les jeunes sont friands. Réaménager l’ancienne salle est une aubaine pour un atelier de reliure et un stand de vente d’objets religieux.  Le croyez-vous ? Sœur Olga a encore le projet de visiter les handicapés, les malades, de faire une catéchèse à un groupe d’adulte. Et si vous lui demandez ce qu’elle fait à Tengréla, elle répond : « Je ne sais pas, je ne fais rien mais je n’ai jamais fini. »

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Nous vous proposons ce poème de sainte Thérèse de Jésus intitulé: Efficacité de la patience.
Que par l’intercession de sainte Thérèse d’Ávila, en cette année où nous célébrons le cinquième centenaire de sa naissance, le Seigneur fasse grandir en nous cette grande “vertu” qu’est la Patience.
      
Que rien ne te trouble
Que rien ne t’effraie
Tout passe,
Dieu ne change pas,
La patience.
Obtient tout;
Celui qui a Dieu
Ne manque de rien
Dieu seul suffit.