THERESE D’ÁVILA: MODELE D’UNE REPONSE DETERMINEE
Par Sœur Elisabeth, cmt/Lyon
Teresa
de Ahumada et Cepeda est née le 28 mars 1515 à Ávila (Espagne). Dès son
enfance, ses parents lui transmettent l’idéal pieux et l’exemple édifiant de la
vie des saints et martyrs. Thérèse souhaita vivre le martyre en allant avec son
frère Rodrigo dans les pays des infidèles, convaincue qu’ainsi elle pourrait
voir Dieu. Ne pouvant pas réaliser ce désir, elle décida alors de se faire
ermite. Elle écrira : « j’essayais
la solitude pour prier mes dévotions qui étaient nombreuses et particulièrement
le rosaire ». A l’âge de douze ans Thérèse perd sa mère. Elle demande
alors à la Vierge Marie de lui servir de mère. A l’adolescence, Thérèse
succomba aux passe-temps des agréables compagnies, elle prit goût pour les
parures avec le désir de plaire. Son père décida de l’envoyer au couvent de
Santa Maria de Gracia à Ávila. Thérèse supporta difficilement son manque de
liberté.
Prenant son courage à
deux mains et contre toute attente de son père, Thérèse annonça à celui-ci, son
souhait d’entrer dans les ordres. Son père s’opposa et lui répondit qu’elle ne serait
jamais acceptée de son vivant. A 21 ans aidée par un de ses frères, Thérèse s’échappa
du domicile familial pour entrer au Carmel de l’Incarnation d’Ávila.
Le 02 novembre 1536, elle prit l’habit religieux dans ce monastère. Etant donné
que dans ce monastère, les sorties et visites étaient permises ; Thérèse
reçut des visites régulièrement. Néanmoins, elle expérimenta une sécheresse
spirituelle et tomba malade. Son esprit s’alanguit, au point qu’elle abandonna
la prière et ne pratiquait plus l’oraison. Cette crise spirituelle dura un
certain temps A 40 ans, une image du Christ flagellé et sanglant vue dans un
oratoire, provoqua une profonde émotion en elle, comme elle l’exprime: « c’était une représentation si vive de ce que
Notre-Seigneur endura pour nous, qu’en voyant le divin Maître dans cet état, je
me sentis profondément bouleversée. Au souvenir de l’ingratitude dont j’avais
payé tant d’amour, je fus saisie d’une grande douleur qu’il me semblait sentir
mon cœur se fendre. » A partir de cette expérience, elle décida de
s’éloigner du monde avec ses tentations multiples pour se consacrer à l’oraison
et à la prière dans lesquelles elle expérimenta des grâces spirituelles comme
la vision de Jésus ressuscité. Thérèse fit vœu de toujours aspirer à la plus
grande perfection.
Vivant à une époque où
les hommes assoiffés de pouvoir, livraient d’innombrables guerres et
exploitaient les innocents et où l’Église était déchirée par le Schisme du
protestantisme, Thérèse fut touchée par les tristes nouvelles qui lui parvenaient
de l’extérieur. Lucide et très critique aussi vis-à-vis des pratiques
religieuses de son Ordre, attentive à toute la souffrance de l’humanité et de
l’Église de son époque ; elle se sentit interpelée à faire de son mieux pour
l’alléger la souffrance humaine ainsi que celle de l’Eglise. Ainsi dira-t-elle : « Le monde est en feu et ce n’est pas le temps
de traiter avec Dieu de choses de peu d’importance ». Thérèse commença
par réformer le Carmel. Son confesseur approuva son état d’esprit et
l’encouragea à mettre en œuvre son projet. Pour répondre aux besoins de
l’Église du temps, elle voulut des monastères avec un nombre réduit de
religieuses et observant strictement la règle de l’ordre qui inclut
l’obligation de la pauvreté, de la solitude et du silence. C’est ainsi qu’en
1562 fonde le couvent de Carmélites Déchaussées, couvent qu’elle mit sous la
protection de saint Joseph. De 1567, Thérèse œuvra à l’implantation de ce
couvent à travers l’Espagne.
L’Eglise inscrit parmi
les plus grands saints de son histoire, Thérèse d’Ávila
remarquable par sa vie intérieure, son courage et l’œuvre extraordinaire
qu’elle a accomplie. Thérèse mourut épuisée par la maladie, le 4 octobre 1582
au Carmel d’Alba de Tormes, à 67 ans. Elle fut béatifiée en 1614, canonisée en
1622 et proclamée première femme Docteur de l’Eglise en 1970.
Par la célébration du
cinquième Centenaire de sa naissance cette année, nous sommes invités à nous
rendre compte de tout ce que nous pouvons faire pour changer notre monde, commençant
par changer nous-mêmes en menant une vie conforme à l’Évangile
de Jésus.
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