TRADUCTION

lundi 28 mai 2012

BUKAVU/ REP.DEMOCRATIQUE DU CONGO


Une demeure pour notre regrettée consœur ESPERANCE  
 au « Jardin Des Vivants » 
de Karhale.

Huit mois après l’entrée dans la vie de leurs frères Théophile et Patrick ainsi que leur sœur Espérance,  les carmélites missionnaires thérésiennes et les carmes déchaux ont pensé donner une sépulture digne aux illustres disparus par la construction des tombes. C’est une manière d’affirmer, avec une visibilité sur la terre,  que ceux qui sont partis ont déjà une demeure éternelle dans les cieux.    

Du cimetière au « Jardin des vivants »

Ce que l’on appelle maladroitement et tristement : « tombes des morts » ou « cimetière », c’est en réalité un « jardin des vivants » car ceux qui sont passés sur l’autre rive sont aussi, et davantage, vivants que nous. Sinon, aucun vivant ne  se donnerait la peine de construire et d’aménager  proprement l’endroit où l’on avait déposé les corps de  nos frères et sœurs défunts. Le seul fait d’effectuer les travaux d’aménagement prouve que ceux qui ont quitté cette vie, sont entrés dans la Vie de Dieu. Nous n’en voulons pour preuve, les paroles de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus à la fin de sa vie: « Non, je ne meurs pas, j’entre dans la Vie ! »
Dans la célébration de la messe, il est heureux de constater qu’il n’existe pas une prière eucharistique qui ne comporte au moins une mention de « ceux qui se sont endormis dans l’espérance de la résurrection ». C’est dans la célébration eucharistique que nous pouvons, en toute certitude, retrouver, rejoindre, rencontrer ceux qui nous ont précédé. Le célèbre écrivain Sénégalais Borago Diop ne s’est pas trompé quand, dans son célèbre poème tiré des Contes D’Amadou Koumba, il a affirmé haut et fort que : « les morts ne sont pas morts ».

Huit mois après la douleur, début des travaux 

Huit mois après la tragique disparition du Père Théophile, du frère Patrick et de notre sœur Espérance, les plaies causées par cet événement, ô combien troublant, commencent à se cicatriser pour les uns. Et pour les autres, cette cicatrisation tarde encore à venir.  Quoi qu’il en soit, il était plus que temps de sécher  les larmes et de penser à offrir à ceux qui sont partis  une sépulture digne des frères et sœurs de la bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel.
C’est en la solennité de Notre Père Saint Joseph, que la première pioche a creusé la terre fraîche de l’endroit où les corps de nos frères et notre sœur reposent, pour le début des travaux d’aménagement de leurs dernières demeures. A l’heure où nous couchons ces lignes, nous pouvons affirmer, sans risque de nous tromper, que c’est maintenant chose faite : « le jardin des vivants » qui se trouve dans l’enceinte du couvent Saint Jean de la Croix de nos Pères carmes à Karhale (Bukavu) , a maintenant trois ‘demeures’ bien faites, avec chacune une pierre blanche en marbre sur laquelle sont inscrites  à tout jamais leurs noms, leurs dates de naissance et cette date fatidique et inoubliable du 25 septembre 2011, date de la noyade. 
Franche collaboration, belle réalisation

Il n’est pas inutile de souligner que ces travaux ont connu la participation des carmélites missionnaires thérésiennes et des carmes déchaux. Le tout, sous la supervision du Père Oliver, curé de la paroisse Notre Dame de la Miséricorde.
C’est comme cela que nous avons pensé honorer et donner de la valeur à nos frères et à notre sœur après leur  ‘entrée dans la vie’.  Khalil Gibran enfonce le clou au sujet de cette valeur à donner à la vie quand il pense que « la valeur de la vie n’est pas en sa surface mais dans ses profondeurs, les choses ne sont pas dans leur écorce mais dans leur noyau et les hommes ne sont pas dans leur visage mais dans leur cœur »
La conclusion de ces lignes revient à Jean Cocteau qui, du reste, est une invitation à ne jamais oublier ceux qui sont partis : « le vrai tombeau des morts, c’est le cœur des vivants ».



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