TRADUCTION

lundi 3 juin 2013

GOMA: NAISSANCE DES TRIPLÉES AU CENTRE DE SANTE DE RÉFÉRENCE CARMEL

Les premières triplées du Centre de Santé de référence Mont Carmel

La naissance des triplés  n’arrive pas tous les jours dans un centre de santé. Depuis son inauguration officielle en 1997, c’est pour la toute première fois qu’un accouchement des triplées ait lieu au centre de Santé de référence Notre Dame du Mont Carmel, tenu par les sœurs carmélites missionnaires thérésiennes de Goma.  Celle qui a été capable de porter et de supporter tous les poids de ces trois êtres dans son sein pendant neuf mois durant, Maman Adèle c’est son nom. C’est elle,  la plus heureuse entre toutes les femmes qui ont accouché le samedi 20 avril 2013. Pour marquer cet événement qui, au fond,  est un cadeau du ciel, les sœurs carmélites, avec l’accord des parents,  n’ont pas hésité de donner à ces jolies petites filles les noms des archanges, au féminin : la première, GABRIELA, la seconde MICHAELA et la troisième RAFFAELA. Cette nomination a mis fin aux polémiques entre celles et ceux qui s’empressaient à donner divers noms aux triplées. Même si l’accouchement s’est fait par césarienne, la joie de voir ses trois enfants venir au monde était au dessus de toute douleur désormais loin derrière elle. 
Pas trois sans deux…

Pour la petite histoire, rappelons  que  cette grossesse est pour maman Adèle la deuxième précédée d’une  première soldée tristement pas l’avortement des jumelles. La nature vient de confirmer, par cet accouchement, qu’il n’y a pas TROIS sans DEUX. Comme une trainée de poudre, la nouvelle de la naissance des triplées s’est rependue dans tout le quartier Katindo puis, dans la Ville de Goma. De partout, on accourait pour voir et si possible toucher les triplées et leur mère. Il n’est pas inutile de souligner que cette grossesse a été suivie « précieusement » jusqu’à l’accouchement, avec une attention redoublée du Docteur Rogatien Mwanjalulu, gynécologue de formation, qui travaille dans le centre de Santé de référence.  L’intervention chirurgicale a été faite  aussi par lui-même pour boucler la boucle de ces neuf mois de suivi ininterrompu.
Le rendez-vous du « donner » et du « voir »
















Face à l’afflux des gens, il fallait prendre de mesure pour limiter les visites oiseuses des curieux. La sœur responsable du centre a posé une seule condition : tout celui qui veut visiter les triplés et leur mère, est invité à donner quelque chose. Cette condition est motivée par la situation de cette famille bénéficiaire des triplés : le père est au chômage pour le moment, et donc, incapable de bien prendre en charge la mère et ses enfants. En plus, les nouveau-nés ont besoin d'un supplément de lait car le lait maternel ne suffirait pas pour bien nourrir triplés qui, souvent sont fragiles. Puisque l’exemple devait venir d’en haut, les sœurs carmélites ont apporté leurs cadeaux (petits bateaux, robettes, moustiquaires etc.). Parmi les bienfaiteurs occasionnels, on a aussi noté la présence des petits anges de TERESA MIRA, un complexe scolaire tenu par les sœurs carmélites, situé à cinq minutes seulement du Centre de santé. Mobilisés par les sœurs Espérance Mukarutesi et Clarisse Epepe, ces petits anges ont contribué modestement par le don de savon en poudre pour la lessive des linges et un peu de nourriture pour la maman.
Visite-surprise : les anciens triplés visitent les nouvelles…

Parmi les curieux, on a noté la présence des visiteurs-surprises : une autre maman avec ses triplés. Avec un visage triste, elle se confie à la sœur Delphine, responsable du centre de santé : «  J'ai appris dans la rue qu'il y a une femme qui a eu des triplées au Carmel. Je suis venue par curiosité car je pensais que j'étais la seule à Goma. Mon mari a été tué et m'a laissée enceinte. Une femme de bon coeur m'a prise chez elle et m'a hébergée par pitié. Comme elle est commerçante, je passe la journée au marché pour vendre ses marchandises, en échange, pour avoir un peu de savon pour lessiver les linges de mes enfants et pour manger. Mes triplés ont 16 mois et portent les noms de : « Shadrack, Méschack et Abednégo. Etant chrétienne, je connais l’histoire de trois enfants dans la fournaise et comme ils sont tous des garçons, l’idée m’est venue de leur donner ces noms ».

A ces mots, la mère des anciens triplés est repartie vers son lieu de travail habituel comme s’il n’était rien passé ce jour-là. .. Mais tout au fond de son cœur, elle porte une vérité : elle sait maintenant qu’elle n’est plus la seule à avoir mis au monde des triplés…





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