Soeur Brigitte Ndjibu. Cmt/Goma |
Pendant
l’octave de Pâques, dans la joie du Ressuscité, quatre sœurs carmélites
missionnaires thérésiennes de la communauté « Marie Mère de l’Eglise » de Goma :
Angélique Mitengezo, Honorance Zawadi, Clarisse Epepe et Brigitte Ndjibu ainsi
que la soeur Immaculée Zawadi de la communauté « Saint Joseph » de Matanda, ont pris part à une
session ouverte à toutes les Congrégations religieuses, du 5 au 7 avril 2013, à
Keshyero, au Centre Génésareth tenu par les Pères Pallotins. L’une des
participantes, la sœur Brigitte Ndjibu, nous partage, en ses propres termes, ce
qu’elle a retenu de la session.
0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0=0
Pas de panique : les crises sont
naturelles, normales et neutres
Le
thème général de notre session avait comme intitulé: « Vivre spirituellement le
temps de crise ». Sans trop
de peine, nous avons trouvé que les crises ne sont pas une nouveauté. Ce sont
des moments de changements subits favorables ou défavorables, qui ont existé,
qui existent et qui existeront toujours dans la vie de la personne. En plus,
elles font partie de notre cheminement en tant qu’humain. De nos jours nous
constatons que la crise est, à la fois, mondiale, spirituelle et matérielle. Même l’Eglise n’est pas épargnée. Voilà
pourquoi nous devons comprendre que les crises ne sont pas des accidents mais un
temps de grâce et de croissance quand elles sont accueillies dans la foi qui leur donnant un
sens. Ce que Dieu nous a promis, c’est la bénédiction et non pas une vie
facile. Jésus l’a bien dit : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il
renonce à lui-même. Qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive »
(Luc 9,23). Jésus lui-même, le Fils de
Dieu a connu un temps de crise pendant
sa mission sur la terre, surtout durant
le temps de sa Passion. Eu égard à ce qui précède, nous pouvons dire que les
crises sont :
Naturelles parce
qu’elles sont accompagnées par la croissance.
Normales :
parce qu’elles font partie de la vie humaine.
Neutres :
car toute la nature est pleine des tentions et des crises. Une crise n’est ni positive, ni
négative. Ce qu’il faut c’est de lui donner
un sens pour qu’elle nous révèle ce que
nous devons tirer comme leçon pour l’avenir.
Une
question surgit alors : d’où viennent des crises ? Elles viennent au
moment où nous nous approprions notre vocation. Pour en savoir plus, contemplons
l’expérience de nos pères dans la foi. Prenons l’exemple d’Abraham : quand
Dieu lui a demandé de lui offrir son fils unique Isaac (Genèse 22,1-19). C’est la crise de vocation de devenir un père d’une grande
multitude de peuple. Dès que nous, nous vivons ces types de crise, d’une
manière ou d’une autre, parfois nous sommes découragés en nous disant intérieurement
que Dieu nous demande trop. Cependant, la crise il faut la vivre dans la foi et
non pas psychologiquement. Au moment de la crise, il nous faut réfléchir, faire une relecture de sa vocation car Dieu
nous donne ce temps pour « vérifier »
notre vocation, notre amour et notre fidélité en Lui.
Pendant la crise, nos motivations sont vérifiées, comme on vérifie l’or par le feu. En regardant l’histoire de Job, symbole de nos
motivations, nous pouvons dire que la
crise est une expérience par laquelle nous ne pouvons pas ne pas y passer car
elle nous aide à retrouver la beauté de notre vocation qui se déroule en 3
étapes :
La vocation humaine :
elle est le fondement, la base de notre vie. Mais c’est souvent l’étape ignorée. Saint Paul
nous dit que : « ce trésor nous le portons en des vases d’argile ». Cela implique
une prudence qui nous oblige à garder ce « trésor » entre les mains du Seigneur (2cor 4,7). Il faut tenir compte d’une
vérité : nous sommes des êtres très fragiles mais d’une valeur infinie aux
yeux de Dieu. Il nous faut donc prendre conscience de cela pour bien gérer les
crises qui nous arriveront (presqu’inévitablement) dans la vie future.
La vocation chrétienne : c’est
le deuxième pilier de la vie consacrée. Cette vocation nous rappelle que nous
sommes enfants de Dieu, malgré nos fragilités. Une fois pris conscience de cet
aspect, cela nous plongera dans l’attitude d’adoration et de louange de notre Dieu.
La vocation religieuse :
c’est une réponse de don reçu de Dieu.
Prendre les crises positivement…
Positivement
parlant, la crise vient dans le but
d’approfondir notre vocation en vue de la retrouver et de la renouveler. Plus encore, la crise une grâce qui nous
rappelle que nous ne sommes pas propriétaires de la vocation, c’est Dieu qui en
est l’unique propriétaire. Le fait de ne pas prendre conscience de cette vérité
ou de ne pas reconnaitre que le trésor qui est en moi et aussi dans l’autre,
peut avoir comme conséquence : d’aller le chercher en dehors de nous-mêmes
en s’attachant au pouvoir, en basculant dans l’activisme, le savoir (étude à tout prix),
l’avoir, l’envie, la jalousie, les critiques destructives, etc.
En
conclusion : Prendre conscience que notre vocation est un don reçu de
Dieu, et que Lui seul peut nous aider à bien gérer nos crises, c‘est recevoir la chance et grâce
qui vient de Lui pendant la crise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire