TRADUCTION

mardi 12 août 2014

Thiès/Sénégal : Session sur La formation de la communauté

Soeur Adèle Mwamini,
CMT/ Sénégal
Il s’est tenu, à Thiès (à 75 kilomètres de Dakar), une session  de formation à la vie religieuse, du 4 au 11 Août 2014 dans l’enceinte du collège Sainte Ursule, session  destinée aux jeunes profès et professes des différentes communautés. Parmi eux, une seule carmélite missionnaire thérésienne : la sœur Adèle Mwamini. A l’intention de ses consœurs empêchées en raison d’une juste cause, elle partage ce qu’elle a reçu gratuitement. Aimer, a dit Sainte Thérèse de Lisieux, c’est donner,  tout donner et se donner soi-même. C’est ce qu’elle a tenté de mettre en pratique dans cette restitution faite en toute fidélité.

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Les trois états du « Moi » ...
                                 et le développement humain
Quatre infatigables animateurs nous ont accompagné pendant une semaine: les sœurs Marie-Louise de la congrégation de filles de la Résurrection, Anne Marie  de la congrégation des filles du Saint Cœur de Marie, Agnès Rita de la congrégation de l’Immaculée conception ainsi que le frère Paul de la congrégation des frères du Sacré cœur de Jésus. 

La session a eu comme thème centrale : « La formation de la communauté » subdivisé en trois  grandes parties :
Dans un premier temps il nous a été décrit le fondement humain des relations interpersonnelles dans son aspect psycho –social constitué des trois états du « moi » : Parent, enfant et adulte  considérés comme des systèmes de pensées, d’émotions et de comportements liés à des  différentes étapes du développement d’un individu et même d’un groupe.                                                                                    
Dans le moi parent il faut distinguer le parent normatif du parent nourricier. Le premier peut pousser quelqu’un à l’inadaptation à la situation actuelle, car la loi et les coutumes peuvent être dépassées par des réalités nouvelles et imprévues. Le second parent, quant à lui, encourage la faiblesse et excuse l’inefficacité. 
En ce qui concerne le moi enfant, nous avons noté les différentes attitudes dont celle  de l’enfant  spontané, de l’enfant soumis qui conduit à l’indécision, au trouble, à la culpabilité, à la destruction de la personnalité ; de l’enfant rebelle qui conduit à la destruction également, car  la violence peut détruire l’autre en tout. Cependant, cet état  peut être positif quand il protège contre les excès du pouvoir.    
                                                                             
Le Moi adulte, lui, reste neutre à l’égard du parent et de l’enfant. Le moi adulte collecte des informations nécessaires, il les analyse et  en tire des conclusions rationnelles, ou en détermine les probabilités. Ainsi il met des hypothèses sans jugement des valeurs et sans émotions. C’est donc, ce dernier état du moi qui nous est recommandé. Il importe de souligner que la personne n’est jamais adulte, elle le devient au fil du temps. Ce qui revient à dire que dans notre façon de nous connaître en communauté, nous naviguons d’un état à l’autre, mais le seul idéal c’est de tendre toujours vers le moi adulte. C’est  surtout quand il y a mauvais fonctionnement de ces états du « moi » que surgissent aussi l’échec dans nos relations communautaires. Raison pour laquelle il nous faut une relecture de nos dialogues pour apprendre à reconnaître qui parle en nous et ainsi repérer, peu à peu, ce qui fonctionne correctement en nous et ce qui fonctionne moins bien. Nous construirons nos communautés, quand nous travaillerons à nous réguler nous-mêmes.  Un travail sur soi à travers la relecture des événements, des dialogues et des rencontres et par là, accueillir l’autre comme celui qui m’échappe, que je ne peux maîtriser, qui est hors de moi et de mon pouvoir. Ainsi, j’accueille sa différence avec respect.
La communion fraternelle et expérience du Ressuscité
Le second temps nous a plongé dans l’aspect spirituel et théologique de la formation de la communauté. Tout au long de cette partie, les animateurs nous ont permis  d’abord de comprendre la présence du Christ Ressuscité dans la communion fraternelle. Pour y arriver,  une  phrase  tirée de l’exhortation apostolique post-synodale Vita consecrata a éclairé notre démarche: « la communion fraternelle avant d’être un moyen pour une mission déterminée, est un lien théologal où l’on peut faire l’expérience du Seigneur Ressuscité»

L’accueil des dons gratuits de la foi, l’espérance et la charité, et leur mise en œuvre persévérante entre frères et sœurs unis en son nom mérite d’être signalé car les charismes ne sont rien sans la charité(1co 13,1-3). En plus, il  faut toujours nous enraciner dans nos charismes respectifs car les situations nouvelles invitent à revivre les attitudes du fondateur confronté à son milieu et à la nouveauté de son époque. A la fin de cette séquence, les conférenciers n’ont pas manqué de mettre  l’accent sur la présence du Christ pauvre, chaste, et obéissant qui est au milieu de nous,  qui rend nos relations possibles et à qui nous devons chercher à nous configurer à tout instant. Pour bien vivre ces engagements, il nous faut une lutte continuelle. Et ce qui nous aidera à bien lutter c’est, entre autres: la vie de prière fervente, la maîtrise de soi, de bonnes relations en communauté, l’ouverture /accompagnement, souci et option pour les pauvres, l’amour du travail manuel, le respect de la personne de l’autre, la charité fraternelle et…. le sport.
Pour une communication franche et sincère…
En dernier lieu, nous avons eu à partager  sur la communication franche et sincère qui est un chemin de communion fraternelle ; sur le discernement d’ensemble des questions et situations importantes qui touchent la communauté ; sur le projet communautaire qui est expression et apport  des personnes et  de leur unité ainsi que sur la formation reçue dans la communauté qui est une école de la formation permanente au quotidien.

Il n’est pas inutile de souligner que chaque soir, nous avions  une veillé de prière, et après le souper, un temps de détende et de recréation animée par les chants et les danses, des jeux et autres saines blagues. Pour passer de la théorie à la pratique, il y avait, toutes les  matinées, tout comme tous les après-midis,  un  moment de travail en équipe, un temps d’intériorisation  et  un temps de partage.


Et puisqu’il nous faut apprécier la session à sa juste valeur, disons qu’elle a été vraiment intéressante et enrichissante car elle nous aidé à comprendre le rôle déterminant des relations interpersonnelles dans la formation de la communauté.

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