Briser le mur du silence, oser témoigner…
Trois ans après le décès de
leur consœur Espérance Nyiraneza, deux de ses compagnes de route sortent de
leur silence et veulent témoigner sur elle. Trois ans après, on peut supposer
qu’elles se sont remises de leurs émotions et ont pu sécher leurs larmes. Elles
n’ont pas voulu taire ce qu’elles ont vu et vécu avec leur aînée. Elles
tiennent à faire savoir aux générations présentes et futures qui était la sœur
Espérance. Comme pour le prophète Jérémie, dans leur cœur, c’était comme un feu
dévorant, à chaque fois qu’elles essayaient d’étouffer ce témoignage.
Témoigner, c’est confirmer
la vérité sur quelqu’un par des déclarations ou par des écrits. Témoigner, c’est aussi faire
paraître un sentiment qu’on avait à l’égard de quelqu’un. Mais pour être en mesure de témoigner, l’on doit être
capable de communiquer ce que l’on sait. C’est
ce que les sœurs Marie-Thérèse Kavira et
Célestine Ngeli, chacune à sa manière, ont tenté de faire dans les
lignes qui suivront.
Ce qui
est intéressant ici, c’est qu’elles parlent de la Sœur Espérance avec une note
d’Espérance en prenant appui sur cette parole de Saint Paul aux
Corinthiens : « L’Ecriture dit : j’ai cru, c’est
pourquoi j’ai parlé. Et nous aussi, qui avons le même esprit de foi, nous
croyons, et c’est pourquoi nous parlons. Car, nous le savons, celui qui a
ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, et il
nous placera près de lui avec vous ». (2Cor 4,13-14). Nous vous livrons leurs témoignages tels
qu’elles les ont écrits de leurs mains :
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"Aimer et servir" :
Message de la Sœur Espérance pour notre temps
Marie-Thérèse KAVIRA,
cmt Lyon/ France |
Sœur Espérance Nyiraneza est celle avec qui j’ai fait mes
premiers pas au carmel. Elle était l’aînée du groupe et sa manière d’être le
prouvait. Elle avait une sensibilité et une attention aux autres. Ce qui m’a le
plus touché, c’est sa bienveillance : sa disponibilité à rendre service
dans l’oubli de soi , comme le dit notre sœur Teresa Mira : « faisons
le bien à tous sans regarder à qui nous le faisons ». Je crois que
la sœur Espérance a fait sienne cette devise.
Et à mon avis, cela reste un message d’actualité pour nous
aujourd’hui car nous portons en nous cette tendance égoïste qui nous empêche de nous donner aux
autres ; ce qui nous intéresse, c’est notre confort et notre bien-être.
Rendre service demande une
disponibilité et une disposition intérieure ; et surtout un AMOUR VRAI. Si on n’aime pas une personne, on ne peut pas se donner la
peine de souffrir pour elle. Nous nous rendons compte que l’amour est
indispensable pour rester totalement au service de nos frères et sœurs. C’est
un bon exemple que je tire de la vie de notre consœur : Aimer
et servir.
Au premier banc, au milieu: La sœur Espérance lors de la prise de jupe au noviciat à Bukavu |
A l’extrême droit: la sœur Espérance le jour de ses premiers vœux à Bukavu |
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