Longtemps, j’avais
refusé de croire que tu sois morte…
Sister Célestine Ngeli,cmt Tarragona/ Espagne. |
Aujourd’hui, le
25/09/2014, cela fait, jour pour jour, trois ans depuis que la sœur Espérance
Nyiraneza nous a quitté. Je me souviens encore que c'était un après midi lorsqu'on
nous avait téléphoné pour nous informer que le père Théophile, le frère Patrick
et notre sœur Espérance avaient connu un accident et que le véhicule à bord
duquel ils se trouvaient était noyé dans le Lac Kivu. Ma première réaction
était une conclusion rapide : « donc, on peut encore le
sauver ». J'avais cette espérance que tout allait se régler. Mais la
volonté de Dieu n'était pas la mienne. Dieu les avait déjà appelé dans son
Royaume pour une Vie Eternelle. Jusque tard dans la nuit, après l’annonce de cette
triste nouvelle, je ne voulais pas y croire parce que je revoyais encore ma
consœur Espérance dans ma mémoire. C’est seulement le jour de leur enterrement
que je me suis réalisée que réellement ma consœur de promotion n’était plus de
ce monde. Je me suis exclamée : "donc, c'est vrai ? mon Dieu !
" J'ai senti une chaleur en moi, une douleur indescriptible dans mon cœur de façon que mes larmes ne
pouvaient couler… C'était pour moi une douleur que je n'avais jamais senti
auparavant et je me suis demandé pourquoi le Seigneur a fait cela ? Ma
question est restée sans réponse. Finalement j’ai conclu que le Seigneur
appelle à lui qui il veut, quand Il veut et comme il veut. Un jour, nous tous,
nous mourrons et après la mort il y a la Vie Eternelle. Telle était ma
conviction face à la mort de ma consœur Espérance, une mort qui venait de nous
frapper brutalement.
Des trésors dans le vase d’argile …
A l'extrême droit: sœur Espérance au noviciat à Bukavu |
J'ai vécu avec
la sœur Espérance trois ans durant : deux ans du noviciat et une année du
juniorat. Je peux témoigner que c’est une personne digne de son nom. Elle était
remplie d'Espérance. Des vertus et des
qualités, elle en avait beaucoup reçu du Seigneur : elle était une
personne discrète en qui on pouvait se confier sans peur ni crainte. Comme
aînée du groupe, elle faisait prouve de
la maturité. Elle savait être discrète : jamais elle ne divulguait une
confidence. Une personne travailleuse,
elle l’était : je me rappelle encore quand on se rendait dans notre ancienne communauté pour cultiver les
champs, comment elle le faisait de tout son cœur. C'est là que nous avions
découvert son talent comme responsable sur qui on pouvait compter. Sans se
faire supplier, elle rendait service à qui le lui demandait. Sa charité et sa
disponibilité étaient sans mesure ! Pour nous, elle était une grande sœur
qui savait garder l'harmonie dans le groupe en valorisant la communion et
la paix et, par-dessus tout, elle préférait garder le silence. S'excuser pour une faute commise par mégarde
et demander pardon pour favoriser la
réconciliation étaient ses pratiques quotidiennes.
Tu resteras pour toujours notre « grande sœur »
A l'extrême gauche, la sœur Espérance priant pour ses consœurs qui vont émettre les vœux à Bukavu |
Que dire de
plus ? Sœur Espérance, tes bons souvenirs resteront toujours gravés dans
nos cœurs. Tu resteras toujours notre
aînée dans le groupe et notre grande sœur car tu le mérites. Nous savons que tu
es beaucoup mieux là où tu te trouves maintenant. Intercède pour nous et pour
toute la congrégation. Tu nous manques énormément. Tu as laissé un grand vide
dans nos vies. Tu aurais fait encore beaucoup de bonnes choses sur cette terre.
A présent, ta grande mission c'est d'intercéder pour notre province d’Afrique.
De ton vivant, nous te l’avons dit et nous te le redisons encore ici :
Nous t'aimons beaucoup ! Repose en paix.
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